DICTIONNAIRE DE DROIT CRIMINEL
Dictionnaire des noms propres
- Professeur Jean-Paul DOUCET -
Sur l’importance du rôle social des auteurs évoqués ci-dessous, voir notre étude :
La doctrine est-elle une source du droit ?
Lettre O
ORFILA Mathieu Joseph Bonaventure
Cf. Médecine légale*, Poison*.
Médecin et chimiste, né dans l'île de Minorque en 1787, mort à Paris en 1853. Ce spécialiste de la toxicologie, après une jeunesse très mouvementée finit par se fixer en France où il obtint sa naturalisation en 1818. Nommé professeur, puis élu doyen de la Faculté de médecine de Paris, il s’orienta vers la médecine légale à laquelle il donna un impulsion déterminante. En tant qu’expert dans des procès pour empoisonnement, il défraya à plusieurs reprises la chronique judiciaire (on pense en particulier ici à l’affaire Lafarge). On lui doit notamment un « Traité de médecine légale ».
Tarde (La philosophie pénale) : La médecine légale compte parmi nous ses représentants les plus illustres, depuis Orfila jusqu'à Tardieu et Brouardel.
Planques (La médecine légale judiciaire) : En 1842, Orfila sauva un innocent, accusé de l’empoisonnement du procureur Pralet par l’acide cyanhydrique, en démontrant l’absence de poison dans le cadavre de la prétendue victime.
Affaire Lafarge (Les grands procès) : Les avocats de Marie Lafarge obtiennent qu’une nouvelle expertise soit confiée au maître incontesté de la toxicologie de l’époque, le chimiste Orfila… Or, contrairement à ce qu’espérait la défense, il déclare qu’il a trouvé un demi-milligramme d’arsenic dans l’estomac de Lafarge et que cet arsenic provient d’un élément étranger au corps humain… Marie Lafarge fut reconnue coupable de l’empoisonnement de son mari.
ORTOLAN Joseph Louis Elzéar
Cf. Doctrines criminelles*, Garçon*, Garraud*, Jousse*, Muyart de Vouglans*, Science criminelle*, Techniques juridiques*.
Voir : Ortolan, Les conditions de la responsabilité pénale
Voir : Ortolan, Les délits politiques selon la science criminelle
Voir : Ortolan, La notion de flagrant délit
Voir : Ortolan, De la tentative et de l'attentat
Voir : Ortolan, L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime
Voir : Ortolan, La légitime défense
Voir : Ortolan, La contrainte physique ou morale
Voir : Ortolan, La complicité suivant la science rationnelle
Voir : Ortolan, L’âge et la responsabilité pénale
Voir : Ortolan, La démence et la responsabilité pénale
Voir : Du cumul de délits ou réitération suivant la science criminelle
Voir : Ortolan, De la récidive suivant la science criminelle
Voir : Ortolan, Le fondement de la prescription
Voir : Ortolan, L'autorité de la chose jugée (non bis in idem)
Pénaliste français, né à Toulon en1802, mort à Paris en 1873. Nommé professeur après avoir acquis une connaissance approfondie du droit romain, il obtint une Chaire de législation pénale comparée. Son ouvrage principal, intitulé : « Éléments de droit pénal », est remarquable en ce qu’il présente à la fois le droit positif (pour la formation professionnelle) et la science criminelle (pour la culture juridique). Alors que ses prédécesseurs se limitaient à rendre compte le plus exactement possible du Code pénal de 1810 et du Code d’instruction criminelle de 1808, considérés comme des monuments édifiés pour l’éternité, lui s’efforce de donner aux étudiants un aperçu plus large du droit criminel en les initiant à la philosophie juridique, à l’histoire du droit, au droit comparé et même à la criminologie (sous sa forme première constituée par les statistiques criminelles). Un livre que l’on consulte encore aujourd’hui avec grand profit. E. Bonnier en a donné une quatrième édition en deux volumes (1875).
Bonnier (Préface) : Les doctrines philosophiques et historiques ont puissamment contribué à la régénération, dans notre siècle, des études de droit criminel. Si cette branche essentielle de la législation, autrefois bien négligée, est cultivée aujourd’hui avec fruit dans toutes nos facultés, ce résultat tient, en grande partie, à l’impulsion donnée par les « Éléments de droit pénal ».
Ortolan (Introduction) : Il n’existe pas de science à l’état d’isolement ; la découverte d’une vérité ou d’une loi de la création conduit à celle d’une autre ; les sciences forment une grande chaîne, et le droit, d’anneau en anneau, tient à chacune d’elle… Si l’on se rappelle que la base fondamentale de l’étude du droit est l’étude de l’homme en société ; et que l’homme doit être étudié sous trois points de vue : le moral, le corps et la sociabilité, on aura un lien naturel et logique qui groupera et enchaînera comme sciences éminemment auxiliaires pour le droit celles qui suivent : 1° les sciences morales ; 2° les sciences physiques ; 3° les sciences sociales…