HISTORIENS, SOCIOLOGUES
CRIMINOLOGUES

Présentation

Les philosophes ont pour mission de chercher à découvrir la place de l’homme dans le monde, et en particulier de l’individu dans la société humaine ; de rechercher les principes généraux qui commandent la vie sociale ; de s’efforcer de mettre en lumière les devoirs et les droits de chaque être humain envers lui-même, envers sa famille, envers autrui, envers sa nation, envers l’humanité tout entière. Leur réflexion se situe donc au niveau le plus élevé ; c’est à eux notamment qu’il appartient d’étudier la question du libre arbitre et du déterminisme absolu, donc de la notion de responsabilité individuelle. Nous l’avons vu dans la partie précédente.

De leur côté, comme nous le verrons dans la partie suivante, les pénalistes, ont pour office de mettre en forme les règles techniques permettant aux pouvoirs publics de distinguer entre les actes humains qui doivent être tenus pour légaux de ceux qui doivent être prohibés, de déterminer la procédure applicable pour apprécier les actes accomplis, et enfin de fixer les sanctions positives ou négatives attachées aux uns et aux autres (récompenses ou peines).

Dans leur délicate tâche les pénalistes sont aidés par les spécialistes de ce qu’il est convenu de nommer les sciences annexes au droit criminel : histoire du droit, droit comparé, sociologie et criminologie ; pour ne citer que les principales.

Il convient d’attacher une grande importance à l’histoire du droit. Elle nous fournit en effet un immense champ d’exploration quant aux agissements contraires au bien commun, quant aux procédés qui ont été employés pour y faire face, et quant aux conséquences aussi bien des uns que des autres. En quelque sorte, elle offre des travaux pratiques déjà effectués, aux résultats non seulement bien connus, mais encore analysés par les esprits les plus affûtés.

Dans le même but les criminalistes ont intérêt à se tourner vers le droit comparé, aisément accessible au moins à travers les divers codes de droit pénal et de procédure pénale édictés au fil des siècle. Au voyage dans le temps, s’ajoute le voyage dans l’espace. Chaque pays a en effet connu son propre lot d’expériences ; et il a dû y répondre de manière aussi pertinente que possible. Autant d’éléments instructifs, si l’on sait les replacer dans leur contexte et en tirer des enseignements généraux.

C’est justement en partant de l’histoire du droit et du droit comparé que certains spécialistes des sciences humaines ont orienté leurs études vers les phénomènes sociaux. Ils se sont efforcés de dégager des règles générales permettant de mieux comprendre les mécanismes de la vie sociale. Leurs efforts ont donné naissance à la sociologie.

Quelques sociologues ont centré leurs recherches sur les événements qui faussent le jeu normal de la vie en société : incorrection, incivilité, déviance, criminalité. Devenus des criminologues, ils ont observé scrupuleusement tant le phénomène criminel lui-même que les différents types de malfaiteurs. Leurs analyses sont bien sûr de nature à permettre une meilleure réponse de la société à ces écarts de conduite.