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PETITS CAS PRATIQUES
et FAITS DIVERS COCASSES
( Cas n°65 à 80 )

 

La chirurgie les yeux bandés

- Oh ! C'est un grand chirurgien. Tenez : d'après ce que j'ai cru comprendre,
il aurait parié de réussir votre opération les yeux fermés !

Pour la doctrine objective, il y aura plus qu'un homicide par imprudence : un homicide volontaire.

 

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Cas n° 65  -  Une lady qui sait ce qu'elle veut.

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Puce ronde rouge Une jeune lady entre chez un armurier. - "Pourriez-vous, lui demande-t-elle, me reprendre ce revolver que je vous ai acheté hier ? Mon mari m'a fait des excuses".

 

Question : Comment analysez-vous cette anecdote, dont on ne sait si elle est vrai ?

Réponse : Au vu des faits indiqués, on peut dire que la jeune femme a accompli un acte préparatoire ; mais, faute de commencement d'exécution établi, on ne peut lui faire application de la théorie de la tentative. La seule possibilité est donc de se tourner vers les délits-obstacles : il faudrait dès lors voir si cette lady a enfreint la législation anglaise sur l'achat, la détention et le port d'arme.

 

 

 

 

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Cas n° 66  -  Un bandit émotif.

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Puce ronde rouge Le jeune bandit M. D..., qui attaquait une banque de Chicago, était trop émotif. Alors que la caissière rassemblait l'argent qu'il venait d'exiger revolver à la main, il s'évanouit d'émotion. Une autre employée, le prenant pour un simple client pris d'un malaise, demanda une ambulance. Mais comme il est d'usage au Etat-Unis, l'ambulancier était accompagné d'un policier qui, après avoir ranimé D..., s'empressa de l'arrêter. (Le Soir, 28 avril 1980)

 

Question : Sous quelle qualification peut-on poursuivre ce chétif bandit ?

Réponse : Puisqu'il a pénétré dans la banque, exhibé une arme et exigé la remise d'une somme d'argent, le malfaiteur a manifestement perpétré un commencement d'exécution de vol. Mais comme la banque n'a été à aucun moment dépossédée de son argent, qui est resté entre les mains de la caissière, il n'y a pas eu vol achevé. On ne peut donc poursuivre le malfaiteur que pour tentative de vol, à main armée, ayant échoué en raison d'une circonstance indépendante de la volonté de son auteur.

 

 

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Cas n° 67  -  200 lettres d'insultes en 5 ans.

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Puce ronde rouge Deux cents lettres anonymes d'insultes et de menaces de mort en cinq ans. C'est la drôle de "correspondance" envoyée par une femme de 64 ans, démasquée cette semaine par les gendarmes de Condé-sur-Noireau (Calvados). La teneur obscène des écrits, et l'identité des sept principaux destinataires, toutes des femmes, ont longtemps fait croire que le corbeau était un homme. Placée en garde à vue, la femme a reconnu les faits. (Ouest-France, 27 août 2004)

 

Question : Quelles difficultés particulières présente l'exercice des poursuites ?

Réponse : D'abord il faut se demander si l'on est en présence d'une suite d'infractions instantanées, ou plutôt d'une seule infraction continue. Puisque les lettres ont été adressées en nom propre à plusieurs personnes, et que l'incrimination d'injure protège chaque personne prise individuellement, on peut penser qu'il y a succession d'infractions instantanées. Les plus anciennes étant couvertes par la prescription, seules les plus récentes peuvent donner lieu à poursuites. Pour ces dernières, il ne devrait y avoir qu'une seule action publique, puisque le trouble social est unique; en revanche il peut y avoir autant d'actions civiles qu'il y a de victimes.

 

 

 

 

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Cas n° 68  -  La peau ne fait pas le tigre.

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Puce ronde rouge Un Vénézuélien, qui avait eu l'idée saugrenue de faire peur à ses amis en revêtant une peau de tigre, s'est retrouvé à l'hôpital de Punto Fijo. Durant un pique-nique, alors qu'il bondissait d'un fourré en poussant des rugissements, ses amis on répliqué à coups de bâtons et de pierres. Il a été mis hors de combat avant d'avoir eu le temps de faire tomber la peau dont il s'était affublé et de se faire reconnaître. (La Meuse, 14 janvier 1977)

 

Question : Les amis de la victime peuvent-ils être poursuivis ?

Réponse : Non, car ils étaient en état de légitime défense (apparente). En effet, pour que ce moyen de défense puisse être invoqué il faut que l'agression soit présente et injuste, et que la riposte soit nécessaire et mesurée. Or, si l'on prend soin de se placer au moment des faits, ces conditions auraient assurément paru remplies à une personne raisonnable prise dans le feu d'une action violente qui n'a duré que quelques secondes, dès lors que l'attaque semblait parfaitement réelle et le danger sérieux. Ici l'urgence oblige à s'en tenir aux apparences.

 

 

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Cas n° 69  -  Des députés grossiers.

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Puce ronde rouge Il n'y aurait plus de gentlemen à la Chambre des communes à Londres, si l'on en croit l'honorable député conservateur Charles I... qui affirme que la grossièreté y devient "écoeurante". Selon lui, certains députés profitent de l'éloignement de certaines places pour proférer des injures (telles que "rat d'égout" ou "cochon") que le président (speaker) ne peut entendre et sanctionner. (La Meuse, 12 mai 1976)

 

Question : Comment le Président pourrait-il sanctionner ces injures ?

Réponse : A supposer que les faits se passent en France, le Président de la Chambre ne pourrait saisir les tribunaux répressifs, car les propos tenus dans une enceinte parlementaire sont couverts, sur le plan pénal, par une immunité. Mais, en application du règlement intérieur de l'Assemblée, il pourrait demander le prononcé d'une sanction disciplinaire.

 

 

 

 

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Cas n° 70  -  Reconstitution tragique.

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Puce ronde rouge En reconstituant mercredi matin pour la police portugaise un crime qu'il avait commis deux semaines plus tôt, un inculpé a tué une personne qui observait la scène. Le criminel, qui est un soldat, avait tué un enfant dans la banlieue de Lisbonne. Arrêté peu après, il était passé aux aveux. Le parquet ayant décidé de reconstituer le crime, il fut emmené sur le boulevard où il avait commis son méfait. De nombreux badauds s'étaient attroupés pour assister à la scène. Le meurtrier, saisissant le pistolet qu'il avait utilisé quinze jours plus tôt, visa, tira... et un badaud s'effondra, mort. (Ouest-France, 6 janvier 1972)

 

Question : Quelle infraction a été commise, et qui en est responsable ?

Réponse : En ce qui concerne la qualification des faits, il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d'un délit d'homicide par imprudence. L'acte reproché n'a manifestement pas été voulu en tant qu'acte de violence envers les personnes ; et on ne saurait donc parler de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la causer (encore moins d'homicide intentionnel).
En ce qui concerne l'imputation du délit, il faut distinguer. On ne peut songer à le reprocher à l'inculpé, qui n'a fait qu'obéir à un ordre donné par l'autorité légitime et compétente ; et qui apparaît dès lors comme un instrument passif. Il faut par suite se tourner vers cette autorité, et rechercher qui avait la responsabilité de l'arme et aurait dû veiller à ce qu'elle soit inoffensive.

 

 

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Cas n° 71 - La voiture folle.

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Puce ronde rouge Sa voiture devenue folle, le régulateur de vitesse bloqué à 200 km/h, un automobiliste a circulé à cette vitesse sur une autoroute pendant 50 minutes. Il a toutefois réussi à couper son moteur peu avant d’arriver au péage, grâce aux conseils de la gendarmerie qu’il avait réussi à joindre avec son téléphone portable. (Télétexte du 5 octobre 2004)

 

Question : A supposer les faits exacts, l’automobiliste peut-il être poursuivi des chefs d’excès de vitesse et d’utilisation irrégulière d’un téléphone portable ?

Réponse : Sur le premier point la réponse est négative pour cette simple raison que le fait constaté n’est pas le résultat d’un acte humain conscient, mais découle de la circonstance que la machine avait pris le pas sur l’homme.
Sur le second point la réponse est également négative, mais cette fois parce que le conducteur s’est trouvé dans une situation telle que, pour préserver sa vie, il ne lui restait d’autre ressource que d’utiliser son téléphone ; il se trouvait donc dans un état de nécessité.

 

 

 

 

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Cas n° 72 - Le yoga nu.

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Puce ronde rouge George M... vit à San Francisco. On pourrait le qualifier de militant actif du yoga. Mais, selon lui, il faut s’y adonner totalement nu. Ce qu’il fait sur le célèbre Fisherman’s Wharf, une ancienne jetée devenue un haut lieu touristique de la ville Californienne. Bien sûr, cet homme nu en position du lotus n’est pas du goût de tout le monde. M. M... a donc été traduit en justice. (Ouest-France 24 septembre 2004)

 

Question : Le tribunal peut-il le condamner pour atteinte aux bonnes mœurs ?

Réponse : La notion de bonnes mœurs étant liée aux usages locaux, eux-mêmes déterminés par la civilisation de la contrée en cause, la réponse à cette question diffère d’un pays à un autre. Dans la tradition française, faite d’équilibre et de juste mesure, on considérera qu’un yoga est libre de mettre ses croyances en pratique à son domicile privé, mais ne doit pas dévoiler ses organes sexuels sur la voie publique, ce qui constituerait un fâcheux précédent en faveur des exhibitionnistes. Dans la laxiste Californie, le tribunal a relaxé le prévenu.

 

 

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Cas n° 73 - Vol à l’heure d’un enterrement.

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Puce ronde rouge Le 7 mars dernier, profitant de l’absence des propriétaires, partis pour un enterrement, un homme a pénétré dans deux maisons en cassant des vitres. Après une fouille en règle, il a fait main basse sur de l’argent et des bijoux. C’est son ADN qui l’a trahi : il avait laissé du sang sur un sac. (Ouest-France, 8 octobre 2004)

 

Question : Au regard de la morale, cet individu peut se voir reprocher la double circonstance aggravante, de vol avec effraction dans une habitation, et de vol commis en profitant d’un événement douloureux. En est-il de même en droit positif ?

Réponse : L’art. 311-4 du Code pénal ne prévoit, au regard du cas d’espèce, que la circonstance aggravante de vol commis dans un local d’habitation. Il n’a pas envisagé le vol commis à l’occasion d’une calamité naturelle ou d’un drame familial. Le principe de la légalité criminelle oblige donc aux juges à ne retenir que la première de ces deux circonstances aggravantes rationnelles (mais il peuvent prendre en compte la seconde pour prononcer le maximum de la peine légalement encourue).

 

 

 

 

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Cas n° 74 - Voyeurs héliportés.

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Puce ronde rouge Des jeunes femmes qui prenaient un bain de soleil sur le balcon de leur immeuble, en Australie, se sont d’abord demandé ce que faisait ce gros hélicoptère de l’armée, à quelques mètres de leur immeuble. Puis, voyant un panneau brandi par un membre de l’équipage où étaient écrit : « Montrez aussi vos seins », elles se sont rhabillées et ont foncé vers le téléphone pour avertir la police. L’appareil participait à une mission de surveillance anti-terrorisme.
Les voyeurs héliportés sont désormais interdits de vol.

 

Question : Pourrait-on les poursuivre en France des chefs de « violation de domicile » ou « espionnage de la vie privée » ?

Réponse : 1° On ne saurait leur reprocher une violation de domicile. Ce délit suppose en effet le franchissement d’une des frontières matérielles du lieu d’habitation, or les militaires indiscrets n’ont rien fait de tel.
2° On ne pourrait non plus leur reprocher le délit d’espionnage de la vie privée, puisqu’ils n’ont pas utilisé des instruments (telles des jumelles) étendant le domaine de perception de leur sens de la vue.
Nous avons présentement un exemple du principe d’interprétation stricte des lois d’incrimination. Il ne resterait plus ici qu’à se tourner vers les délits disciplinaires.

 

 

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Cas n° 75 - L’escroquerie dite « à la levure ».

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Puce ronde rouge Un Gabonais et sa compagne camerounaise prétendaient avoir la faculté de multiplier les billets de 100 € en les insérant entre deux feuilles de papier noir de même format, le tout placé et empaqueté dans une feuille d’aluminium. Un liquide était alors injecté dans le paquet, ce qui était censé permettre d’obtenir, après lavage, de nouveaux billets. Ils ont notamment réussi a obtenir plus de 34.000 € d’un chef d’entreprise du Val de Marne ; l’homme s’étant présenté comme fils d’un ministre. (Vingt minutes, 3 septembre 2004)

 

Question : Sur quelles bases peut être fondée l’action publique ? Qu’en est-il de l’action civile ?

Réponse : Action publique. Au regard des deux malfaiteurs, le ministère public va intenter des poursuites du chef d’escroquerie, puisqu’ils ont délibérément menti sur leurs facultés et pris la fausse qualité de fils d’un ministre afin d’obtenir une remise d’argent. - Au regard de la dupe, le procureur pourrait théoriquement la poursuivre du chef d’instigation à la fabrication de fausse monnaie, puisqu’elle a invité ses deux interlocuteurs à « multiplier » le billet qu’il leur remettait.
Action civile. Si les deux escrocs ne sauraient naturellement prétendre se constituer parties civiles, leur victime pourrait songer à le faire. A cet égard il convient d’opérer une distinction : la dupe peut exercer l’action vindicative pour escroquerie qui lui permettra de s’assurer que les poursuites sont menées avec diligence ; mais, les faits de l’espèce étant indivisibles, elle ne peut prétendre exercer l’action en dommages-intérêts, puisqu’elle était complice du fait principal et s’est dès lors rendue indigne d’agir en justice (nemo auditur propriam turpitudinem allegans). Les billets remis pour multiplication doivent être confisqués.

 

 

 

 

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Cas n° 76 - Une pièce d’avion tombe sur une voiture.

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Puce ronde rouge Un automobiliste de Bangkok était avant-hier dans son jour de chance. Alors qu’il circulait sur la voie expresse, près de l’aéroport, il a vu tomber quelque chose qui s’est finalement écrasé sur le toit de sa voiture. Ce monsieur s’en est sorti indemne. Pourtant il s’agissait d’une partie du carénage d’un moteur d’avion, sans doute mal fixée, perdue en vol par un Boeing. (Ouest-France, 3 décembre 2004)

 

Question : Quelle action l’automobiliste peut-il exercer ?

Réponse : Cette espèce montre les limites du délit de coups et blessures ou homicide par imprudence : s’il avait été atteint dans sa personne, il aurait pu agir au pénal, mais comme il n’a pas été blessé, il ne peut le faire. En cette matière « accidentelle » il existe une part de hasard qui marginalise l’intervention du droit criminel.
En revanche l’automobiliste peut exercer, au civil, contre le gestionnaire de l’avion, une action en responsabilité du fait des choses qu’il a sous sa garde.

 

 

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Cas n° 77 - Un cambrioleur bien trop nerveux.

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Puce ronde rouge Au Michigan, deux jeunes braqueurs sont entrés dans une banque, l’arme à la main et dans un état de nervosité avancée. L’un d’eux a crié : - « Personne ne bouge, c’est un hold-up ! » Son complice a bougé, il l’a tué, par réflexe. (Monestier, « Faits divers »)

 

Question : Quelles poursuites ont dû être exercées ?

Réponse : Prenons les événements dans l’ordre chronologique. Le braqueur survivant encourt évidemment les peines attachées au vol à main armée commis en réunion. Par ailleurs il s’est rendu coupable d’un assassinat, puisqu’il avait, dès son entrée dans la banque, manifesté son intention de tuer toute personne qui s’interposerait ; le fait qu’il ait tiré par impéritie sur son complice ne modifie en rien l’analyse (l’erreur sur la personne est inopérante).

 

 

 

 

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Cas n° 78 - Le voleur et sa victime sourde.

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Puce ronde rouge En 1998, dans une rue d’une ville de Kentucky, un délinquant récidiviste nommé H... s’attaque en pleine rue à une vieille dame de 75 ans qui marche sur un trottoir. Il exige son argent et les clefs de sa voiture. Très sourde la septuagénaire lui fait répéter à trois reprises, et de plus en plus fort, ce qu’il désire. Un policier passait par là… (Monestier, « Faits-divers »)

 

Question : Quelle procédure va suivre le policier ?

Réponse : Le policier se trouve ici dans un cas caractéristique de « flagrant délit » qui lui donne des pouvoirs étendus, non seulement pour procéder à l’arrestation mais encore pour effectuer les premières investigations. La quasi certitude de l’existence de l’infraction et de la culpabilité de l’auteur des faits autorise, dans l’intérêt général, la police et la justice à faire leur travail en toute célérité.

 

 

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Cas n° 79 - Une tradition culturelle déplacée.

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Puce ronde rouge Une jeune fille kurde de 18 ans a été abattue, en février 2002, à Stockholm, de deux coups de fusil tirés à bout portant par son propre père. L’homme qui vivait en Suède avec sa famille depuis de nombreuses années ne supportait pas que sa fille fréquente un « mécréant de Suédois ».

 

Question : Que peut proposer le meurtrier pour sa défense ?

Réponse : Il peut d’abord invoquer le principe de la personnalité des lois : dès lors que le meurtrier et sa victime appartiennent à la même communauté, on peut concevoir de leur appliquer la loi reconnue dans cette communauté. Mais, en droit positif, nous admettons encore le principe de la territorialité des lois : en Suède c’est la loi pénale suédoise qui s’applique.
Il peut ensuite évoquer la contrainte morale que fait peser sur lui le poids de sa foi ; une sorte de cas de conscience. Mais on sait, avec la jurisprudence relative aux Témoins de Jéhovah, que nos tribunaux rejettent ce moyen de défense lorsqu’ils sont saisis d’une infraction de pur droit pénal.

 

 

 

 

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Cas n° 80 - Une fillette en guise d’antivol.

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Puce ronde rouge Un délinquant dérobe une voiture à Saint-Étienne, en profitant du fait que la conductrice a laissé le moteur en marche le temps de passer à la boulangerie. A peine a-t-il parcouru quelques mètres qu’il constate la présence sur la banquette arrière d’une fillette qui se met à hurler. Face à cette véritable « alarme humaine », l’homme se résout à abandonner le véhiculer et à s’enfuir. (Monestier, « Faits-divers »)

 

Question : Si cet individu est arrêté, que peut-on lui reprocher ?

Réponse : D’abord, il ne saurait être question de retenir contre lui le délit d’enlèvement d’enfant, puisque l’intéressé ignorait que celle-si se trouvait dans le véhicule. Ensuite, si on peut naturellement lui reprocher un vol, ce ne peut être qu’un vol simple, puisque la propriétaire du véhicule avait laissé la porte non verrouillée et le moteur en marche. Enfin il importe d’observer que le malfaiteur a pris le contrôle du véhicule pendant quelques instants, et en a donc effectivement dépossédé sa légitime détentrice : il y a dès lors vol achevé et non simplement tentative.

 

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