DICTIONNAIRE DE DROIT CRIMINEL
- Professeur Jean-Paul DOUCET -
Lettres V - W
(Dixième et dernière partie)
Wasp - Abréviation de White-Anglo-Saxon-Protestant. Lors des premiers temps des États-Unis, les postes de responsabilité étaient réservés aux hommes de race blanche, d'origine anglo-saxonne et de religion protestante (c'est pourquoi la police de New York était principalement constituée d'Irlandais catholiques) ; en outre, il était souhaitable qu'ils fussent mariés et qu'ils eussent des enfants.
Cf. Discrimination*, Racisme.
WEB - Voir : Blogue*, Injure*, Internet*.
WERGELD
Cf. Composition volontaire puis légale*, Fredum*, Rachat*, Vengeance*.
Voir :
A. Prins, Développement historique du droit pénal
Voir :
H. Gréau, Histoire de la distinction entre
l’action civile et l’action publique
Le wergeld était dans les lois barbares, telle la loi franque, la somme qu’il convenait de verser, à titre de Composition*, lorsque l’on avait porté atteinte à l’intégrité physique ou morale d’autrui. Cette somme variait, non seulement en raison de la gravité de l’atteinte, mais aussi en fonction du rang social de la victime.
Du Boys (Histoire du droit criminel) : Le Wergeld a été
considéré comme une transaction particulière pour éteindre des vengeances privées ; il a précédé l'amende proprement dite.
Boroesco (Traité comparatif des délits et des peines) à propos
de l'avortement survenu du fait d'un tiers, dans les lois germaniques : La peine, qui consistait dans un wergeld ou le rachat par une somme d'argent,
variait suivant que la mère avait succombé ou survécu, et selon que l'enfant était ou non formé et vivant.
Von Liszt (Traité de droit pénal allemand) : Nous
trouvons, dans les taux de composition des différents peuples, deux nombres fondamentaux, c’est-à-dire un maximum et un minimum ; celui-là comme
wergeld (« manngeld », prix de l’homme), pour le meurtre et les cas assimilés ; celui-ci comme pénitence (« busse ») pour les
délits moindres. Mais ce n’est pas seulement la gravité du crime commis, c’est aussi l’état de la personne, le peuple auquel il appartient, l’âge et le
sexe de la victime qui servent à fixer le taux de la composition.
Franck Adolphe (Philosophie du droit pénal) :
À la vengeance privée a succédé tantôt le rachat par l’argent, le wergeld, consacré et réglé par une
loi barbare ou par des coutumes locales, comme chez les tribus guerrières de la Germanie, tantôt le principe de l’expiation religieuse, comme dans la
plupart des contrées d’Orient, comme dans l’Inde, dans la Perse, en Égypte et en Palestine. Toutes les lois étant considérées comme une révélation
divine, toute action coupable était une offense à Dieu, et c’est à Dieu que le coupable devait donner satisfaction.
Tarde (La philosophie pénale) : Nous avons des
raisons de croire que le wergeld, introduit au cours de la barbarie dans un but de pacification, a commencé par froisser le sentiment moral de bien des
guerriers : témoin ce chef danois qui, n’ayant pu s’habituer à cette innovation, s’écrie dans un chant populaire :
« Qui jadis eût osé recevoir de l’argent pour prix d’un père
assassiné ? »